Remontée du Mekong Levés tôt. ..nous n’y sommes plus habitués ! !! Mais quand c’est pour le plaisir, il faut avouer que c’est moins douloureux !!! Nous voilà donc assis à l’arrière du tuk tuk moto dès 6h30 !! Il doit nous conduire au port pour embarquer sur notre « Slow boat », sur lequel nous allons passer deux jours. En guise de port, quelques marches taillées dans la colline vont nous permettre de rejoindre notre embarcation ! Nous ne sommes pas seuls…nous allons devoir partager les 40 places avec un couple d’ Australiens !!!Un guide français nous explique le parcours et les différents arrêts prévus. Un guide anglais s’occupera de l’autre couple !!! Dès 7 heures, nous larguons les amarres, le soleil se lève, la magie s’installe…Afin de ne pas rester sur notre faim, un petit déjeuner des plus français nous est servi : baguette et croissants !!! Le thé, par contre, est servi à la Lao : on jette les feuilles dans une tasse et de l’ eau bouillante par-dessus, les dents devront servir de passoire !!! Une fois l’estomac plein, il va falloir réfléchir…où s’assoir ??? Trop de choix tue le choix !!! Jean Luc finit par s’allonger sur un canapé, quant à moi, armée de mon appareil photo, je m’installe à l’avant du bateau afin de ne rien rater du spectacle qui s’offre à nous ! Le calme est tout juste troublé par le bruit des vagues éclaboussant le bateau avant d’être ravalées par le fleuve. Les paysages aspirent au rêve. . Toutefois, la marque claire dessinée au bas des rochers témoigne de la saison sèche. Lors du passage des rapides, le fleuve est souvent bien plus étroit et le bateau tangue légèrement. Au bout d’environ une heure, nous effectuons un premier arrêt pour visiter des grottes pleines de bouddhas et nous apprenons alors qu’il existe deux bouddhismes, celui du nord et celui du sud, que l’on différencie grâce au chignon sur la tête du bouddha. Nous débarquons sur un ponton flottant fait de bambou. Là haut, deux marques sur les roches indiquent jusqu’à quelle hauteur le Mékong est monté en 1966 et en 2008. Si l’ eau est ici indispensable à la vie sur les rives de ce fleuve, elle nous rappelle ici sa puissance !!! Nous repartons, croisons très peu de bateaux mis à part quelques pêcheurs, seuls sur leurs barques, ou accroupis sur des rochers. Quelques buffles dont seules les cornes dépassent de l eau témoignent de la présence de villages sur le rivage. De nombreux flancs de collines ont été brûlés pour pouvoir être cultivés . Ces parcelles ont toutes une petite cabane de bambou occupée par le paysan qui doit protéger ses cultures des ravages des sangliers. Effectivement, lors de notre deuxième arrêt dans un village Hmong, que le gouvernement à fait descendre des collines et sédentariser pour anéantir leurs cultures de pavot, très peu d hommes sont présents. Ils sont partis soit à la pêche, soit travailler aux cultures. Les femmes et les enfants s’occupent au tissage, à la fabrication très artisanale d’alcool de riz et à la vente de leurs produits aux rares touristes qui passent en cette saison. Aucune route ne rejoint ce village qui n est pas doté non plus d’électricité . Les enfants ont l’air heureux, c’est le week-end ils n’ont pas classe. A notre arrivée, ils jouent devant leurs habitations ; à notre départ, ils nous suivent et sautent gaiement dans l eau boueuse du Mékong. Aux dires du guide, ils savent tous nager ! Je reprends ma place à l’avant du bateau pour quelques heures, observatrice et rêveuse, avant que le soleil ne me chasse pour m’installer à l’ombre!!! Plongée dans ma lecture, le temps passe jusqu’à ce que l’on nous annonce une arrivée prochaine au lodge où nous allons passer la nuit. Nous débarquons pour aller nous installer dans un magnifique bungalow construit en flanc de colline. La vue sur le fleuve est sensationnelle, la chambre est magnifique ! Nous nous rafraîchissons avant de rejoindre la terrasse pour prendre l’apero !!! Le diner est annoncé pour 19 heures ce qui ne nous laisse pas la possibilité de rejoindre le village pour le visiter. Peu importe, nous nous laissons gâter ! !! Le repas est divin ! Les plats sont à la fois fins et succulents. Ils nous réconcilient avec les spécialités Lao que nous n’avions guère appréciées la veille. Durant la nuit, un violent orage éclate, des éclairs et le tonnerre déchirent le ciel avant qu’une pluie de mousson ne s’abatte sur notre bungalow de bambou. Au petit matin, la pluie est fine, elle ne durera que très peu. Les nuages vont rapidement céder la place aux rayons du soleil. Nous sommes chanceux, la pluie n’aura pas encore gêné notre voyage, elle est essentiellement tombée la nuit !!! Aujourd’hui , nous allons parcourir 160 km sur le fleuve, 20 de moins que la veille !!! Un seul arrêt est prévu dans un village Kamu (les anciens khmers). Nous allons donc gagner deux heures de croisière ! !! Il faut arriver à destination avant le coucher du soleil. Le village en question est bien mieux loti que le précédent car si ici encore il s’agit d’une volonté du gouvernement de sédentariser afin de contrôler ces ethnies et les empêcher de cultiver l’opium, ce village est également accessible par la route, doté d’électricité et de 5 puits. Ici, la population est animiste. Ils ne vendent rien aux touristes ! Sur cette partie du fleuve, les villages sont bien plus nombreux… ou plus visibles ??? Aussi, de nombreux « speed boats » réputés très dangereux nous croisent, le casque intégral visse sur la tête, la poignée « en coin » !!! Après encore quelques heures de navigation, nous passons sous le 7eme pont, qui a été construit il y a seulement 3 ans par les chinois. A partir de ce moment, une rive est Thaïlandaise alors que l’ autre est Laotienne. La différence est flagrante car les Thaïlandais protègent leurs cultures en construisant des digues au bord du fleuve alors que le côté Lao est toujours laissé aux œuvres de dame nature. Par contre, nous sommes dimanche et des deux côtés, les pick ups sont garés au bord de l eau, les parasols et autres tentes installés pour abriter barbecues et familles venues se baigner dans le fleuve. Mais voilà que nous apercevons le 6eme pont, celui que nous allons devoir traverser pour rejoindre la Thailande ! Nous ne débarquerons que 8 km plus loin pour revenir à cet endroit en navette… cherchez la logique. … Les formalités de sortie du pays effectuées, pour 1$ le tampon…. nous allons reprendre un autre bus navette pour traverser le pont !!! La traversée effectuée, nous entrons en Thailande… non loin du triangle d’or !!! Et même si Jean Luc s’est vu proposer de la « Beu » à plusieurs reprises….nous resterons ici encore hors de tout ça ! !!